Relisant mon dernier article (
merci!), je me disais que
j’étais loin de faire toujours ce dont je parle. J’ai donc éprouvé un certain
malaise à l’idée que des personnes qui me connaissent bien, et que, par hasard,
j’aurais oublié de remercier, lèvent le sourcil en me lisant. En fait, ils
pourraient bien le faire, je n’y peux rien et je n’en mourrai pas!
Ce que j’exprime dans mes articles, ce sont des choses
auxquelles je réfléchis au moment où j’écris l’article : ce sont donc, des
aspects de ma vie que je dois améliorer, comme vous probablement. Je ne suis
pas parfaite évidemment, mais si il y a une chose que je peux avancer avec
certitude, c’est que, vous qui lisez, vous n’êtes pas parfait non plus. Je ne
dis pas ça pour me donner le droit de rester comme je suis, mais pour vous
faire réaliser que (roulement de tambour : c’est ici que je plogue mon
titre) personne n’est parfait.
La raison pour laquelle je veux parler de cela maintenant,
c’est un peu pour faire suite à mon dernier message, pour donner un autre petit
secret du bonheur. Le jour où quelqu’un arrête de vouloir que tout le monde
soit parfait, en commençant par soi-même bien souvent, il se passe une petite
libération dans sa vie. J’ai remarqué que les gens exigeants avec les autres
sont rarement des gens heureux. Ils ont des attentes non rencontrées et sont
souvent déçus.
Il y a ceux qui sont exigeants avec les autres et avec
eux-mêmes et qui, par conséquents ne relaxent jamais. Et il y a ceux qui se
pensent parfaits et croient donc que tout le monde devraient être parfaits
comme eux. Excusez-moi, ce que je viens de dire est exagéré (mais ça m’a
fait du bien): je ne connais personne qui oserait se dire parfait. Disons qu’il
y a une tendance chez certaines personnes à magnifier inconsciemment leurs
qualités et amenuiser leurs défauts. Comment font-ils ça, ou devrais-je dire,
comment faisons-nous ça? Ça se fait tout seul puisque ce à quoi je fais
attention, je trouve que c’est important. Et ce que je ne fais pas
naturellement a souvent moins d’importance pour moi. Voilà comment les conflits
naissent! Exemple : La cours de mon voisin est dans un ordre impeccable,
mais il se lève tôt le matin et fait beaucoup de bruit. Il est très offensé par
le joyeux fouillis de ma cours et ne comprends pas comment quelqu’un peut se
lever aussi tard! Autre exemple : Je connais quelqu’un qui n’oublie jamais
une fête et donne toujours un cadeau à chacun quand c’est leur anniversaire. On
ne voit pas souvent cette personne car elle est très occupée. Le mois passé,
elle s’est sérieusement disputée avec une amie, parce que cette dernière, qui
va régulièrement visiter tous ses proches et membres de sa famille, a oublié sa
fête. Encore autre exemple : je suis formidablement dans la lune, ce qui
m’emmène à ne pas voir (et ne pas saluer) tout le monde. Certaines personnes
ont été très blessées par ce manquement de ma part.
Des exemples, je pourrais vous en donner une tonne, et vous
aussi assurément! Mais comment fait-on pour savoir si on est trop exigeants
avec les autres? En passant, il y a des contextes où il est indiqué
d’encourager quelqu’un à faire mieux. Je parle de l’attitude d’être en tout
temps trop exigeant. Voici quelques phrases qui, si elles reviennent souvent
dans vos conversations, ou même juste dans vos pensées, indiquent que votre
prochain a besoin de bien se tenir! Pour bien comprendre le contexte,
dites-vous que rien de criminel, illégal ou très grave se retrouve là où il y a
des ….
« Je trouve que les gens qui….sont
impardonnables! ».
« Je ne peux pas comprendre que des gens qui se disent
chrétiens fassent….. ».
« Moi, les …, je ne suis pas capable! ».
« Je suis scandalisé par…. ».
« Je trouve injuste que… ».
Suite à cette réflexion, nous nous retrouvons avec une
valeur de plus en plus démodée dans notre société contemporaine : il
s’agit du pardon. Il y aurait beaucoup à dire sur le fait de pardonner :
un autre secret du bonheur. J'en ai aussi parlé dans
cet article.
Aujourd’hui, il ne s’agit que de pardonner aux gens autour
de nous d’être imparfaits…comme nous. Nous n’avons pas tous les mêmes défauts,
mais nous n’avons pas les mêmes qualités non plus. Le jour où quelqu’un qui
vous déplait un peu vous fera quelque chose de bien, de surprenant, que vous
n’auriez pas fait vous-même, vous cesserez peut-être de lui demander d’être
parfait.
Ce texte vient d'une revue où j'ai publié pendant quelques années: Actes 29